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mercredi 23 octobre 2013

Mon enfant fait des caprices, que faire ?

Je partage un article publié sur le blog S comme C par Sandrine Donzel, qui nous fera réfléchir la prochaine fois que notre enfant fera un "caprice" ...

Lien vers l'article sur le blog S comme C

Mon enfant fait des caprices, que faire ?

Un caprice, c’est quoi ?

Reprenons la définition du dictionnaire : Caprice : volonté soudaine, irréfléchie et changeante de quelqu’un

Pour tout vous dire, cette définition me parait tout à fait fausse.

Une VOLONTE est l’expression d’une réflexion, un produit de notre cortex, de notre cerveau gauche pour ceux qui utilisent cette notion.
Je réfléchis et je décide de ce que je VEUX faire.

Le caprice, lui, est une ENVIE.

Et l’envie est TOUT sauf réfléchie et volontaire. 

Elle est de l’ordre du désir, elle nait comme ça, d’un coup, spontanément.
Comme je le dis souvent aux couples, le désir est un animal stupide qui nait d’un détail : une courbe, une couleur, un mot et qui meurt tout aussi bêtement d’un geste inapproprié, de chaussettes non assorties, …

Donc le caprice n’est PAS une volonté, il est une envie.

Par conséquent, préciser qu’il est changeant n’a plus lieu d’être non plus. La volonté est généralement stable : nous l’avons construite à force de raisonnement. L’envie, elle, est spontanée et incontrôlable. De la même façon, préciser que le caprice est soudain et irréfléchi est tout à fait à inutile puisque cela est inclus dans la notion d’ENVIE.

Révisons donc la définition du caprice :

Le caprice est une envie. Et c’est tout.


Arrêtons-nous là 2 secondes : TOUT LE MONDE A DES ENVIES, les enfants comme les autres. Je devrais même dire les enfants PLUS que les autres.

Les enfants ont fondamentalement ENVIE de découvrir le monde qui les entoure, ils veulent tout voir, tout savoir, ils ont des envies tout le temps. Et heureusement ! Leur reprocher d’avoir des envies serait absurde.

Avoir des envies, c’est la vie !

Dois-je rappeler que nous, adultes, en avons aussi, des envies : une belle voiture, un nouveau téléphone, des vêtements, un gâteau, du chocolat, un homme ou une femme, … ?
Bref, le caprice est une envie, constitutionnelle de la personne humaine. Personne ne peut renoncer à avoir envie. L’envie, c’est la VIE !
Lorsque l’envie disparait totalement de nos vies, nous souffrons d’une grave dépression.
Il me parait donc dangereux d’exiger des enfants – ni des adultes ! – qu’ils renoncent à leurs envies. Ce n’est tout simplement ni possible ni souhaitable.

Alors nous sommes obligés de subir les caprices ?

En général nous, les adultes, nous avons 2 problèmes avec les caprices : nous en avons marre que l’enfant insiste et nous en avons marre qu’il râle quand on lui demande de renoncer à son envie.
Et c’est là où nous nous trompons de problème : nous pensons que l’enfant doit renoncer à avoir envie pour arrêter d’insister ou pour arrêter de râler. Ce qui n’est pas souhaitable comme nous l’avons vu.

Et ce qui n’est pas non plus efficace comme nous allons le voir.
Faisons un petit exercice : pensez à une envie que vous, adulte, avez. Une GROSSE envie. Un truc que vous aimez vraiment beaucoup.
Et maintenant imaginez-vous que quelqu’un vous demande d’y renoncer. Comme ça, sans raison apparente. Du moins sans raison que VOUS vous comprenez. Comment vous sentez-vous ?

Enervé et frustré non ? Evidemment !

Et si ce refus vous apparait non motivé, sans fondement, vous allez insister et réclamer encore très probablement.

Un exemple plus concret : vous arrivez devant une discothèque. Il y a visiblement peu de monde. Vous demandez à entrer car vous avez envie de danser. Le physionomiste vous refuse l’entrée sans raison apparente. Comment vous sentez-vous ?

Evidemment énervé et frustré comme je l’ai dit plus haut.
Qu’allez-vous faire ? Partir et rentrer chez vous ? Peu probable.
Si vous avez VRAIMENT envie de vous amuser, vous allez au minimum aller vers un autre endroit, une autre boite. Et plus probablement vous allez demander des explications au physionomiste dans le but de le faire changer d’avis. Vous allez INSISTER.
Et s’il persiste à refuser sans raison valable à VOS YEUX, vous allez râler, peut-être même l’insulter si vraiment il vous parait de mauvaise foi.

Pensez à toutes les occasions où vous êtes obligé de renoncer à une ENVIE : combien de fois l’accepter vous sans râler, même intérieurement ? Combien de fois laissez-vous tomber sans essayer d’obtenir la chose qui vous fait envie d’une autre façon ? Jamais, ou presque.
Pouvez-vous renoncer sans râler à une partie de votre salaire ? Pouvez-vous accepter qu’on vous prive d’une partie importante de vos droits, de votre liberté sans rien dire ?

Dans ces occasions, que faites-vous de différent d’un enfant qui a ENVIE de quelque chose et qui se démène pour l’obtenir ? Quand vous râlez, que faites-vous de différent d’un enfant qui pleure parce qu’on lui refuse quelque chose ? Quand vous insistez fortement pour obtenir ce que vous voulez – que vous harcelez la jeune fille qui vous refuse un baiser, que vous faites des réflexions à votre collègue qui laisse trainer son bazar, … que faites-vous de différent d’un enfant qui se roule par terre et qui crie ?

Vous avez juste appris que certains comportements sont plus acceptables que d’autres mais il n’y a pas de différence fondamentale entre les 2 ;-) .
Oui un enfant a ENVIE d’être dans les bras comme vous avez envie d’embrasser votre partenaire ; oui un enfant a ENVIE du jouet qu’il voit comme vous avez ENVIE du nouveau téléphone, de la nouvelle voiture ou des nouvelles Louboutin. Tout pareil.

Je dirais même que, souvent pour les enfants, l’envie devient si pressante et urgente qu’elle ressemble plus pour eux à un besoin vital qu’à une simple envie.

Mais on est des adultes et eux des enfants, il faut qu’ils comprennent

Qu’ils comprennent quoi alors ? Qu’on doit renoncer sans discuter à ce qui nous fait envie et SURTOUT ne pas insister pour l’obtenir ?
Donc quelque chose que nous, les adultes, n’avons pas encore compris finalement ?
Quand on exige ça d’un enfant, on ne le considère pas comme un enfant : on attend de lui qu’il se comporte MIEUX que la plupart des adultes.
Ce qui est quand même un comble si je peux me permettre …
Souvent, on dit
"une bonne fessée, une bonne punition et hop le tour est joué, l’enfant comprend."

Quelles conclusions l’enfant tire-t-il de la fessée ou de la punition ?

Ce qui se passe avec nos actes, c’est que nos enfants en tirent des conclusions, ils y entendent des messages implicites que nous n’y avons pas mis intentionnellement mais que, eux, interprêtent à la lumière de leurs connaissance. Les conclusions qui peuvent être tirées de châtiments corporels ou de punitions dans les cas où les enfants ont des envies me paraissent globalement assez dangereuses :

- « mon envie n’est pas le bienvenue, je ne dois pas avoir envie, l’envie dérange » : ne reprochez pas à cet enfant de ne plus avoir goût à rien étant ado ou de ne pas savoir ce qu’il veut

- « je ne dois pas insister quand j’ai envie » : ne reprochez pas à cet enfant de ne pas avoir le goût de l’effort plus tard et de ne pas s’accrocher en cas de difficultés

Mais alors on fait quoi en cas de caprices ?

Evidemment, un enfant qui râle beaucoup, qui pleure, qui se roule par terre, c’est difficile à supporter. Evidemment un enfant qui insiste ça tape sur le système. Je suis d’accord avec tout ça.

Le problème avec les fessées ou la punition dans ce cas est que nous demandons à un enfant de changer son comportement sans lui donner les outils émotionnels et relationnels qui lui permettraient de le faire.

Un enfant qui se roule par terre ne le fait pas pour nous manipuler, il le fait parce qu’il est dépassé par son émotion et qu’il n’a pas les compétences émotionnelles pour prendre du recul. Et tant qu’il ne les aura pas, il ne parviendra pas à se comporter autrement.

C’est donc vers cela qu’il faut l’orienter.
Nous, adultes, sommes capables de renoncer à agir = ne pas acheter ce qui nous fait envie – et encore, pas toujours – parce que nous prenons du recul sur notre émotion et que nous raisonnons.

Si nous voulons réduire ce que nous appelons les « caprices » = les manifestations de colère, les cris, les pleurs, … – nous devons aider nos enfants à développer leurs compétences émotionnelles.

Ce qui ne se fait pas en se faisant crier dessus, taper ou punir. Mais en étant accompagné dans cet apprentissage, notamment en verbalisant l’émotion ressentie par l’enfant et en la mettant en lien avec la situation qui l’a provoquée :
"C’est très énervant de devoir renoncer à ce jouet, il te faisait vraiment très envie.
Tu es vraiment très très fâché de devoir partir du parc."
Un outil pour gérer certaines de ses frustrations est l’imaginaire, dont j’avais déjà parlé dans l’article « De l’utilité d’implanter une usine dans mon salon ».

Cela permet à l’enfant de reconnaitre son émotion et donc de commencer à la mettre un peu à distance. Il est alors plus apte à réfléchir et à adopter une position plus « raisonnable » à nos yeux. Il y a pour cela un outil très intéressant qui est le ballon émotionnel dont je parlerai dans un prochain article.

Avec des enfants plus grands, on peut aussi les aider à développer leurs compétences relationnelles en attirant leur attention sur le fait qu’il y a des façons plus efficaces que d’autres pour obtenir ce que l’on souhaite ;-) . J’utilise par exemple ce que j’appelle la « question de l’empathie » :
"quand tu me demande ce jouet comme ça, tu penses que j’ai plus envie de te le donner ou moins envie ?"
"quand tu arraches le jeu des mains de ton copain, tu penses qu’il a plus envie de te le donner ou moins envie ?"
La plupart des outils dont je parle sur ce blog peuvent vous donner des outils pour gérer les situations que nous pourrions interpréter comme des caprices … n’hésitez pas à le parcourir !

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